Monflanquin : Simple Regard sur les graffitis

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Graffitis
du
passé. .

La tentation de "s’épancher" en utilisant des graffitis sur un mur ne date pas d’aujourd’hui. Les siècles passés en ont laissé la preuve à Monflanquin.

Encore faut-il, pour en retrouver le témoignage, prendre le temps d’enlever délicatement les couches successives de chaux et de peinture que les occupants des lieux ont superposé au fil du temps, et accéder à l’enduit directement au contact de la pierre... Avec, au bout du compte, parfois rien à découvrir ! Mais quelle joie quand l’enduit de base mis à jour révèle qu’il est porteur de graffitis anciens.

- Des recherches de ce genre ont abouti à une découverte intéressante dans l’escalier à vis, angle de la rue de l’Union / rue St Nicolas....


Ont été retrouvés : des lignes dont certainesforment une sorte d’ «éventail» ... et d’autres un damier... Mais aussi un oiseau dessiné au fusain, ressemblant fort à un échassier aux longues pattes et au grand bec ... Des cercles, dont un avec rosace à l’intérieur ... Un nom gravé « Léglise », repris plusieurs fois ... Autant de signes conservés par le hasard pour être livrés à notre curiosité et à nos interrogations, bien longtemps après.


- D’autres recherches ont également permis, au cours des travaux de réaménagement, de dégager dans «l’Espace Bastides» une partie de l’enduit mural originel. Se retrouvent là encore : des traits au fusain ou à la sanguine... Les ébauches de dessins, le premier reproduisant le même oiseau type échassier que précédemment.... Là aussi un nom gravé : «Piée».

Dans les deux cas, que ce soit sur le mur de l’escalier-à-vis ou celui de l’espace-bastides, la multiplicité des couches superposées et le fait que l’enduit porteur de ces graffitis soit directement en contact avec les pierres du mur confirment l’ancienneté des inscriptions mises à jour. Empreintes du passé, dont les similitudes sont à noter et dont il reste maintenant à tenter d’établir avec précision la datation (entre XVI° et XVIII° siècles ?).

Découvertes qui font réponse à un intérêt soutenu pour l’histoire du patrimoine et à une observation attentive au moment opportun... Richesses cachées, promesses de découvertes toujours possibles ... C’est un réel plaisir pour qui veut bien se donner la peine d’un simple regard.

C. et G. Odo
"Sous les Arcades" n° 380
1997